LES FUJ AU LYCÉE APRÈS LA DÉPORTATION DE PAUL MORIN
Après les arrestations de Marcel Thenon puis Paul Morin, ainsi que Marcel Cochet, maître d’éducation physique au lycée, les FUJ du lycée et du département sont décapités.
Hugues Barange, ex-maître d’internat à Bourg et chef national des FUJ, envoie depuis Lyon un certain Gérard, "lieutenant Philippe" de son nom de guerre, pour réorganiser les FUJ. Les lycéens Niogret puis Guilland, auxquels est adjoint Jean André, futur chef du groupe Claude assurent la direction.
Les lycéens du groupe transportent dans leurs valises, lors de leur retour chez eux, des journaux clandestins, des tracts, parfois même des explosifs ou une mitraillette, au risque d’être contrôlés par les Allemands ou par la milice sur la route ou dans le train.
Pour se familiariser avec les armes, ils se rendent par petits groupes le jeudi après-midi, jour de sortie, chez leur camarade Bouvet dont les parents sont cultivateurs à la périphérie de Bourg. Là, ils apprennent à tenir une grenade, à démonter une mitraillette, à remplir les chargeurs. Mais, à leur grand regret, ils ne peuvent pas ou peu participer aux opérations effectuées par les FUJ de la ville :
- réception de parachutages d’armes,
- coup de main pour se procurer du tabac,
- coup de main sur le parc automobile des Tramways de l’Ain pour se procurer cinq voitures et trois camions destinés à l’équipement du futur maquis FUJ.
Cependant, le 5 juin, trois d’entre eux qui ont terminé les épreuves du bac sont désignés pour effectuer une opération très particulière commandée par le colonel Romans-Petit, chef des maquis de l’Ain.
Le colonel, ayant besoin de fonds pour la très prochaine croissance de ses effectifs, avait donné l’ordre d’intercepter le caissier de la Trésorerie Générale qui transportait chaque jour des sommes importantes. La milice ayant été informée de l’opération tendit un traquenard. Suite à la fusillade qui s’ensuivit deux membres dont le lycéen Roger Guettet furent blessés et faits prisonniers. Les lycéens Guilland et Marinet échappèrent aux tirs et purent disparaître. En possession d’une liste de lycéens suspects d’appartenir à la Résistance, la milice fit alors une descente au lycée où se déroulait la dernière épreuve du Bac. Alors, commence un événement d’importance qui mérite à lui seul un récit circonstancié.
Jean MARINET